Sport et troubles digestifs : les aliments à privilégier

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Sport et troubles digestifs les aliments à privilégier (et ceux à éviter)

Les femmes sportives sont nombreuses à se heurter à des troubles digestifs pendant ou après l’effort. Ballonnements, crampes abdominales, nausées, reflux ou envie pressante de courir aux toilettes : ces désagréments peuvent gâcher une séance d’entraînement, compromettre une compétition ou, à terme, nuire à la motivation. Si certaines causes sont liées à l’intensité de l’effort ou à des sensibilités individuelles, l’alimentation joue un rôle fondamental. Dans cet article, nous vous donnons les clés pour comprendre ce qui se passe dans votre ventre quand vous bougez — et surtout, comment mieux manger pour performer en toute légèreté.

Comprendre la digestion pendant l’effort physique

Pendant l’activité physique, le corps réoriente ses priorités. Le flux sanguin est redirigé vers les muscles, le cœur et les poumons, au détriment du système digestif. Résultat : la digestion ralentit, voire s’arrête temporairement. Si l’estomac ou les intestins sont encore en train de traiter un repas lourd ou inadapté, cela peut provoquer des douleurs, ballonnements ou reflux.

Chez les femmes, les fluctuations hormonales jouent également un rôle : les variations d’œstrogènes et de progestérone pendant le cycle menstruel peuvent affecter la motilité intestinale et rendre l’estomac plus sensible. C’est pourquoi certaines sportives ressentent davantage d’inconfort digestif à certaines périodes du mois.

Les aliments à éviter avant l’effort

Avant une séance de sport, mieux vaut éviter les aliments :

1. Riches en fibres

Les légumes crus, les légumineuses, le pain complet ou les céréales riches en son peuvent irriter l’intestin et favoriser les gaz, surtout s’ils sont consommés peu de temps avant l’activité.

2. Trop gras

Les aliments frits, les viennoiseries, les fromages gras ou les sauces crémeuses ralentissent la digestion et augmentent le risque de nausées ou de lourdeurs gastriques.

3. Trop sucrés

Les boissons sucrées ou barres industrielles à base de sirop de glucose peuvent provoquer un pic glycémique suivi d’une hypoglycémie réactionnelle — et parfois des troubles digestifs dus aux édulcorants ou additifs.

4. Trop acides ou épicés

Le café à jeun, les jus d’agrumes, les sauces pimentées ou les plats en sauce sont à éviter avant l’effort, car ils peuvent irriter la muqueuse gastrique et favoriser les remontées acides.

5. Riches en lactose

Certaines sportives tolèrent mal les produits laitiers classiques avant l’effort. Le lait, les yaourts sucrés ou les fromages frais peuvent entraîner ballonnements, gaz ou diarrhée chez les personnes sensibles.

Que manger avant l’effort ?

Idéalement, le dernier repas solide doit être pris 2 à 3 heures avant l’effort. Voici quelques aliments bien tolérés et efficaces pour fournir de l’énergie :

Glucides complexes faciles à digérer :

  • Riz blanc ou semi-complet
  • Pâtes blanches al dente
  • Pommes de terre vapeur
  • Flocons d’avoine cuits

Protéines maigres :

  • Blanc de poulet ou de dinde
  • Poisson blanc
  • Tofu ou tempeh nature

Légumes cuits à la vapeur :

  • Courgettes, carottes, patates douces
  • En petite portion pour éviter l’excès de fibres

Fruits tolérés :

  • Banane mûre (très digeste et riche en potassium)
  • Compote de pomme sans sucre ajouté

Boissons :

  • Eau plate
  • Thé léger ou tisane sans sucre
  • Évitez les jus de fruits, sodas, et boissons énergisantes

Un exemple de collation 60 à 90 minutes avant un entraînement modéré : une banane + une petite tartine de pain blanc avec un peu de purée d’amande.

L’hydratation : un point essentiel

La déshydratation peut aggraver les troubles digestifs, provoquer des crampes ou ralentir l’élimination des déchets métaboliques. Il est donc crucial de boire régulièrement avant, pendant et après l’effort, sans excès.

Conseils :

    • Buvez petites gorgées toutes les 10-15 minutes pendant une activité prolongée.
    • Préférez l’eau plate, éventuellement enrichie en électrolytes naturels (eau de coco, boisson maison avec une pincée de sel et un peu de jus de citron).
    • Évitez les boissons très froides, gazeuses ou sucrées, qui peuvent irriter l’estomac.

Alimentation post-effort : récupération et digestion

Après le sport, l’organisme a besoin de reconstituer ses réserves, mais le système digestif peut encore être sensible. Il est donc important d’opter pour des aliments digestes et nutritifs, sans surcharger l’organisme.

Les bons choix :

  • Un smoothie maison à base de fruits mûrs, lait végétal et protéines en poudre douce (riz, pois, chanvre)
  • Une portion de riz blanc ou de quinoa + légumes vapeur + filet de poisson ou d’œuf
  • Un bol de soupe de légumes + pain grillé + fromage frais allégé ou yaourt végétal

Évitez les repas très gras ou très épicés dans les heures qui suivent l’effort, surtout si vous avez souffert de troubles digestifs pendant l’activité.

Lire aussi: Les meilleurs compléments alimentaires pour la santé de la femme sportive

Et si les troubles digestifs persistent ?

Si malgré une alimentation adaptée, les troubles digestifs surviennent régulièrement pendant l’activité physique, il est conseillé de :

  • Tenir un journal alimentaire et sportif pour repérer les aliments ou combinaisons problématiques
  • Consulter une diététicienne spécialisée en nutrition du sport, surtout si vous préparez une compétition
  • Explorer d’éventuelles intolérances (gluten, lactose, FODMAPs) avec un professionnel de santé
  • Adapter l’intensité ou le type d’activité en fonction de votre sensibilité individuelle

Certaines pratiques comme la course à jeun, le HIIT très intense ou les compétitions longues peuvent exacerber les troubles digestifs. Un encadrement professionnel et une approche personnalisée sont essentiels.

Digérer l’effort avec sérénité

Les troubles digestifs ne sont pas une fatalité pour les femmes sportives. En adoptant une alimentation adaptée, en apprenant à connaître son corps et en évitant les erreurs classiques, il est tout à fait possible d’optimiser son confort et ses performances.

La clé réside dans l’écoute de soi, la régularité, et parfois, dans une légère discipline : mieux manger, c’est aussi mieux bouger. Et pour les sportives de tous niveaux, le ventre léger est souvent le premier pas vers un mental solide.

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